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raoulduguay.net est le site officiel de Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre... bref, omnicréateur québécois.

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Conception :
  Raôul Duguay et Jean Trudeau

Collaboration et photo d'en-tête :
  Annie Reynaud


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d'aile en ailes l'élan vital

Les 5 saisons de Riopelle
Mosaïque poétique inspirée des titres d'oeuvres (en italique)


AILLEURS

Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie !
Ça vole ? Oui et vous ? Ça vole ?
Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie !
Suivez le guide Ailleurs !

Ailleurs ! Ici là-bas ! Ailleurs ! l'Espace !
Je sais là-bas aux Confins de L'arc-en-ciel apache
Au large de La nuit des dieux
Dans les pays d'en haut

Je sais là-bas Au large d'Orion
Le Long voyage des Cercles silencieux
Là où sont les belles ombres
Là où Les signes s'envolent

Escape ! Escape in the Blue night !
Merry go round through the Robe of stars
Ailleurs ? Ailleurs Autour du monde
À la dérive dans un Train de nuit Stellaire

Entre les quatre murs du vent j'écoute
La Symphonie des Cercles silencieux
Le Rêve enclos dans La ronde nuit
La Moisson de Miroitements Rutilants

Sous la Rafale de Visions
Les îles ont fui Les îles ont fui
Vers le Soleil de minuit
Dans les pays d'en haut

Ailleurs ! Ailleurs ! Je sais là-bas
Sous La vieille lune Au volant du Plein air
Entre les quatre murs du vent j'écoute
L'Invasion blanche L'Incandescence

Les Oies s'envolent ! Les Oies s'envolent !

Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie !
Ça vole ? Oui et vous ? Ça vole ?
Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie ! Oie !
Hibou !


RESPIRS D'AVRIL

Hibou ! Hibou ! Hibou ! Chouette !
Paysage d'oiseaux de nuit

Hibou premier de La forêt Hibou du jour
Caché sur la Girouette du Clocher caché

La Robe des étoiles est en pleine Dérive
Au point du jour Dans la Plumeuse vallée de l'oiseau
Après le Vertige des Rêves enclos
Les Horizons sont ouverts

Sur les sillons d'aube La brise geint
Éclosion de La force des forêts en chaque Feuille
Dans les verts ouverts de la Clairière
Respir d'avril et Murmures d'Espérance

Foetus dans la Roue des Saisons
Feuillotant le Tempo du Printemps
Après le Regel de la Tristesse blanche
J'écoute le Jaillissement du Perce-neige

Par un Matin intact de Mai dans le Hameau de Saint-Fabien
Petit paysage Rural Petite maison rouge Au bord de l'eau
Accoudé Sur les Rochers Surveillé par huit oiseaux rouges
Au Ramage Rutilant sur la Branche d'un Chêne Aux aguets

J'écoute le Déferlement des Éclats d'eau
Le Bris Abrupt des lames sur le Roc j'écoute
L'Écho de la Débâcle le Tumulte sur le Saint-Laurent
Et plus loin dans l'Arctique l'Envol des Icebergs

Je vois Danser entre l'eau et l'air
Le cygne conduisant au chasseur la baleine blanche
Vision ! Vision ! Flottant sur la Fontaine d'une Baleine
Ô Comme les oiseaux Danser entre l'air et l'eau

En Canot à glace sur les Ondulations des Paillettes de soleil je m'Envole
Sur L'arc-en-ciel des Cascades et des Chutes d'eau tombant vers le haut
Dans la Salive crue de mes Rêves enclos en ma Poussière de soleil j'Éclate
Enfin je Fleuris jusqu'au coeur de mon Ombre verte

Au Retour je lape le Lait du jour de Pâques l'eau vive d'une Belle journée


ROSES, C'EST LA VIE

Belle journée Temps léger Aventure folâtre Au pays des ouaouarons
Dans les joncs du Marécage Entre roseaux et nénuphars
À la Lisière du Jardin Joyeux Dansant entre l'eau et l'air
Les papillons se cajolent et l'Espace s'Envole

Tête-bêche dans L'ombreuse des Sous-bois du Boqueteau
Sur le Parterre de la Pinède Balayée rose
Comme Treilles Entrelacés Les amoureux ou deux Îles aux trésors
À Tempo En période tendre Fleurissent en leurs Larmes à petits flots

Roses c'est la vie ! Roses c'est la vie ! Le temps s'Envole !

Sur le Balcon belles Gerbes d'Espérance Grande fête à Sainte-Marguerite
Grande décoration Partie de campagne en Matinée Chez la marquise
Guirlandes Sur le front Toulmond Danse entre l'air l'eau et la terre
Toccate et fugue dans les Champs Toulmond fait La roue sur Les ailes du moulin

En Après-midi À la croisée des Sentiers sous les Arches Dans la forêt ardente
Promenade Dans le parc du Mont Rolland et Festin de paysages
Long voyage Rock and Rose Carrousel Parade En vélo en auto vers L'Isle heureuse
De Retour sur le Balcon fleuri Auprès de mon lac Flânerie vespérale avec mes amis

Pendant que Les faisans dans la volière avec Les oies dansent la Pavane
Et que je leur chante Le chant de l'alouette la Plumeuse en les plumant
Sous La lanterne magique et les Lampions Soirée canadienne à la Bolduc
Et jusqu'à Trois heures du matin pendant que La chouette avale la Lune J'écoute

J'écoute Conversations Brisées et Voeux Feutrés des Multiples Rencontres
Avec Neptune et Bacchus Multiples Chopes de bière et bouchées de Wapiti
Enfin Le festin Soufflé d'oies et Poule faisane cuite au four des Feux follets
Et Derrière le miroir de La nuit au-delà de La montagne L'arc-en-ciel de la joie

Le spectacle va commencer Le jongleur jongle avec la Lune et les étoiles
Le cracheur de feu crache des Cercles silencieux où s'allume Le vol des lucioles
L'hippocampe L'éléphant Le singe et la Tortue marchent sur le fin Fil du temps
Sur Le vent du soir L'oiseleur Danse L'oiseleur surfe sur le Vertige de l'Espace

Au-dessus des Murmures de la Forêt et si loin de la Cité sans parole
Tandis que les Corbeaux aux mélèzes perchés tiennent en leur bec un Riopelle
En ce Mois mondial du coeur moi Riopelle J'écoute L'orignal qui me Call
Et sur Un tableau inachevé je peins l'Empreinte de l'Incandescence


L'ORIGNAL ROUGE

Été indien Dans les pays d'en haut
Dans son Ombrage de plomb Sombre la Vieille lune
Et tandis que Galarneau roule son Rondo à Tempo
Sur le dos d'Éole Les oiseaux s'envolent

À la pointe du jour En avion à flotteurs
Loué pour Prendre un portrait de forêt
Dans mon Canot à glace assis
Sur La piste d'Envol du Lac je surfe

Sous la Tourmente des hélices et des Ailes du moulin Monumental
Les tigres automatiques qui dormaient sur les vagues s'ébrouent
Me voici à Cheval sur le Vent du nord-ouest
Je Virevolte sur les Ressacs de la Gravité j'avale de l'Espace

En bas dans les Champs défleuris le Festival des Épis sciés
En bas en Abitibi les Feux de forêt les Épinettes en Rouge Furie
Abstraction red grey and black! Sucker hole! Still life!
Horizontal Landscape! Hour of suffering! Escape! Escape!

Pourtant Je sais là bas Au large Sur le chemin des longitudes
L'Espérance d'un Élan vers le Dernier logis de l'Ailleurs
En Canotage au-dessus des Arbres sur La voie pourpre du Couchant
Je sais là-bas le temps se fait Tortue et l'Espace Oie du Nord

Soudain comme Le fou de Bassan perché sur nuage ou Falaise
Fend le Plein Air fait une Percée Abrupte au coeur du Poisson sur fond bleu
Ainsi l'Avion à flotteurs au mitan du Miroir Glauque d'un Nordique Lac pique
C'est La chute et le rêve en Pleine saison des Cervidés

Mais la chasse aussi en cette Belle journée belle Matinée d'Automne
Point de rencontre dans la forêt loin de La ville À la croisée des Sentiers
À quelques pas Grotte des Chauve-souris du Repaire Antique de L'ours
Et du Palais Rustique de l'Orignal rouge À l'affût d'une femelle

Après avoir traversé la Swamp Entre la rivière et La montagne
Et fait La ronde des heures Tapis Dans la cache en Branches d'Épinettes
Piqués par La Tique et la Mouche à feu Aux aguets du grand Cervidé
Après tant de Call voici L'orignal Coup de canon et voilà l'Orignal Rouge

Alors sur un Tapis indien à la pêche de L'arc-en-ciel apache de la joie je m'Envole


CAP AU NORD

Debout sur le Tapis indien Volant
Au-dessus d'une Nature morte Nature bien morte
À la Rencontre de Hibou gris Hibou premier mon Totem vivant
Dans la forêt des Feux follets je Chute et je rêve

De Retour D'un Long voyage de chasse au Caribou
À Tempo avec le Coq À l'aube j'ouvre le Puits de lumière et j'écoute
Dans Le cercle silencieux avant de Parler de corde avec l'Indien
Puis entre ses doigts le Théâtre sacré le Jeu de ficelle ô Vision !

L'esprit de la ficelle c'est l'Écho des formes de la Faune Nordique
Je sais là-bas Aux confins de mon enfance mes Masques de Sorcier Esquimau
Mes Visages cachés dans ma cave derrière mon Hibou dévorant les rats de ma peur
À l'improviste L'Indien me sert l'Inde-des-Érables sur une Gelée des bois et fuit

À l'Épiphanie avec Deux hommes des Inuits du Nunavik Cap au Nord
Au pays de l'hiver dans l'Arctique Là où ce n'est pas le Gabon
Sur l'Iceberg Antique Tour de la vie Montagne d'une Espérance millénaire
Trônent Les rois de Thulé Dragons de glace À la dérive sous la Robe des étoiles

En quête de Défaite de ma Tristesse blanche sur l'Isle heureuse rêvée
À la poursuite d'Avatac le Joyeux phoque le morse l'Éléphant de mer
Debout sur l'Évent de la baleine blanche suspendu au Fil des Horizons ouverts
J'écoute L'esprit de la ficelle et je pêche un Orion d'Esturgeons avec leur caviar

Cependant qu'Au large du temps dans le Sombre Noir d'une mémoire Vertsombreuse
Un Paquebot britannique Île aux Trésors flottante remplie d'Amoureux fleuris
En Merry go round Autour du monde nageant dans les fruits de Neptune et Bacchus
Heurte Le mur Monumental d'un Iceberg ô Titanic Englouti dans la glace Miserere

Tandis que la Lune Contre darde l'Ombre d'espace
Entre les quatre murs du vent j'écoute tomber Décembre
La Symphonie de L'Invasion blanche
La Métamorphose des Oies sauvages en Neiges dorées

Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies !
Ça vole ? Oui, et vous ? L'Élan vital ?
Les oies s'envolent ! Les oies s'envolent !
Et sur leurs ailes moi aussi

Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Oies ! Hibou !

____________________________________________________

Raôul Duguay
Parisian Laundry
1er juin 2006

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Tu verras le tableau venir à ta rencontre

Jour de printemps

Beau matin d'aube

Je tente l'impossible lumière

Douceur de l'attente

Un regard SVP

Regardez les arbres

Ils attendent

L'attente est normale

Attendez-moi

L'homme qui n'attend plus est perdu

L'homme qui plantait des arbres

L'homme vert S'envole

Équinoxe de printemps

Vous croissez pendant que vous dormez

Les neiges de nos rêves

En fusion lumineuse Allument les étoiles

Tracent leurs courbes dans le ciel

Jour de printemps Arôme du présent

Vibration dans l'infini Explosion intérieure

Vision transparente Vision transformée

Je tente l'impossible lumière

L'invisible nous unit

Peindre pour ne rien comprendre

Pas le temps d'expliquer Peux pas expliquer

Comment savoir? Chacun est unique

Ça dépasse les ronronnements verbaux des Jours horizontaux

Faces de carême

Levez vos sourcils très haut ajustez vos lunettes

Un regard SVP

J'apprivoise la nuit Je tente l'impossible lumière

Je suis attelé au présent

Au creux de l'instant De l'univers de l'instant

Dans le nirvana

Quiétude Béatitude

Source de renouveau

Jour de printemps

Giverny Invitation au vertige

À la recherche en profondeur Au vertige de connaître

Tout apprendre depuis le commencement

Ce qu'il y a en nous d'essentiel

Rien que ça, mais tout ça L'inachevable

Peindre pour ne rien comprendre

Comprendre c'est devenir

C'est savoir sortir de ce monde

En pataugeant En zigzag

Par petits sauts Par petites trouées de joie

Vers un autre monde Un monde désembourbé

Inachevable

Où va l'humanité?

Toujours en devenir Je suis attelé au présent

À la plénitude du présent À la Lumineuse évidence

Au Signe d'espérance

L'homme qui n'attend plus est perdu

Jour de printemps Lente gestation

Épanouissement suspendu

Mais Ça bouge Quand tout se fait

Tout bouge ensemble

La matière est en mouvement

La Matière est heureuse En Fusion lumineuse

Comme à l'âge de pierre

Pierre du rivage de ma mémoire

Pierre d'Amérique

Je vois le monde comme on voit l'incroyable

Jour de printemps Sortilège nocturne

J'apprivoise la nuit Le rêve sans couleur

La luminosité du noir

Je tente l'impossible lumière J'apprivoise la nuit

La nuit est la saison des découvertes

Moi mes souliers ont beaucoup voyagé

En avant marche ! Jazz Québec ! Tempo 1 2 3 4

C'est facile... hen! En avant marche!

Direction inconnue Voyage sans bagage

Parcours possible

Rencontre sans rendez-vous Rencontre silencieuse

Au pays de l'au-delà

Nous y voilà L'invisible nous unit

Seul en marche Où vas-tu?

Mordant le pain de ta solitude

vas-tu?

En marche sur

Ces petites routes qui semblaient mener nulle part

Seul en marche En marche sans marchands

En marche avec les anges

Quand la brume du soir voilera à demi ton chemin

Tu verras tu verras le tableau venir à ta rencontre

Jour de printemps

J'écoute La fontaine du rocher

Je regarde au fond des ruisseaux

Le temps échappe des yeux

Au temps des labours Plein de sève et de verdeur

Sésame ouvre-toi! Éclatement des cellules

La vie en vert L'escalade verte

Au-delà des frontières

L'espace réallumé Indice d'espoir

Je tente l'impossible lumière

Le silence s'épaissit dans la lumière

Je tente de Parvenir à l'essentiel

À la simplicité de l'essentiel

L'essentiel : jouer le grand jeu

Journée d'été Profonde est la vie, mais belle

La vie chante dans nos silences

Le vent s'éveille Vent d'ouest

Volée d'outardes On s'envole

Bleu bleu l'amour est bleu

Le jour s'éveille Jour ensoleillé

La table des rêves est dressée

C'est le temps des lilas

Les collines débordent d'allégresse

Les ruisseaux comme des bandes d'argent

Reflets de la vie

Profonde est la vie mais belle

Mon grand jardin fleurit Jardin du bonheur

Adam et Ève

Jardin des abandons Jardin des saisons proches

Forêt de racines

Pleins feux C'est l'aventure colorée

La floraison verdoyante L'orgie sensorielle

Où vas-tu? Où va l'humanité? Attends-moi

Journée d'été Dans les buissons de ma forêt

Terre de feu

J'apprivoise la nuit

L'air égratigné de mouches à feu La luminosité du noir

Dans la brise du soir Quand tombent les étoiles

Je tente l'impossible lumière

Les aurores boréales L'envol L'envolée des nymphes

Et le secret délice de nous voir perdu

Flambant nus Dans la floraison du mois d'août

S'en allant aux fraises sur les tufs de Saint-Michel-des-Saints

Les blés sont mûrs Les fruits accomplis

Et la moisson : une action de grâces

Tu verras le tableau venir à ta rencontre

Souviens-toi du pays où fleurit Le souffle de la vie

L'indépendance de l'être qui a pris forme

À travers vent et marées Il nous reste un pays à vivre

Oui Québec libre Comme un sourire coloré

La mer qu'on voit danser En quête de rivage

Au bord du tableau Au bord de l'être Les fées dansent

Quand le pinceau danse Cel fun Plaisir du geste

Du jeu apprivoisé dans un Cheminement ordonné

Plaisir du geste Geste familier

Geste spontané soufflé essuyé

Je vois le monde comme on voit l'incroyable

Je vois Ces mystères qui nous habitent

Émergeant de l'intérieur

Chaque jour une découverte

Découverte d'une vérité aussi minime qu'elle soit

Chaque matin quelques coups de pinceaux

C'est un besoin mystérieux Cel fun

Galopade au pinceau Course échevelée

Polyphonie mobile sur toile

Au rythme des vents Dansez

Dansez Polyurythmies Rythme intérieur

Geste conditionné Geste suspendu

La trajectoire du geste dans un Espace dru

J'apprivoise la nuit

Je tente l'impossible lumière

Courbe dangereuse Courbe dangereuse Toréador !

Intensité fondamentale Impulsion

Expression nerveuse

La flagellation La fessée

Courant d'air violacé Coup de vent

Toréador ! L'orage se prépare

Une grande tempête se lève

Après le feu Tonner en blanc Tonner en noir

Éclatement Court circuit Écho de mes cris

Le déluge La débâcle Le refoulé défoule

Je suis Le fou de Dieu

Je vis l'aujourd'hui de Dieu

Je vois le monde comme on voit l'incroyable

À Puissance maximale J'hymne à la folie

Ragtime en rouge 1 2 3 4... c'est tout facile hen !

Allons-y !

En roulant ma boule en roulant

Le fou de Dieu

En orbite Perdu dans l'espace

Escale lunaire Invasion radicale

Sur l'autoroute vers Mars

La marée des sentences du rêve Vitrine des illusions

Existence de l'absence De l'être au non-être

Mélodie grise Moment fragile Paysage verrouillé

Explosion de mon ignorance Eschatologie de l'avenir

Révolte gestuelle La perception remue

Je tangue je tangue sans arrêt Clic et choc

Descente en zigzag En chute libre Intolérable liberté

La liberté c?est quoi?

Liberté de l'avoir été À la recherche de moi

À la poursuite du bonheur

Iconoclaste gestuel D'un seul souffle D'un même souffle

Irrévérencieusement Je m'insubordonne

À travers vents et marées De mes paroles taillées à froid

Je m'obstinerai à nier à créer

À dire et à redire D'un verbe persistant D'un verbe rutilant

Toréador! Sésame!

Je dépasserai mes griffures Ce que tu appelles laideur

Soyons raisonnables et d'autres blasphèmes

Aux limites du bon sens Pourquoi se casser la tête?

Vas-tu enfin comprendre

Nous y voilà Je et un autre moi

Naissance revécue

Autant donc continuer

Peindre pour ne rien comprendre

Comprendre c'est devenir

Parvenir à l'essentiel

Il faut Tout apprendre depuis le commencement

Ce qu'il y a en nous d'essentiel

Apprivoiser la nuit

Tenter l'impossible lumière

Je vois le monde comme on voit l'incroyable

Tu verras le tableau venir à ta rencontre


Raôul Duguay

Montage poétique à partir des titres d'oeuvres du Frère Jérôme

Du 24 au 28 mai 2003

Texte lu à la Galerie Gala

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Marlô

C'est l'histoire de Marlô
Qui enchantait l'enclos
Y'a lâché le troupeau
Pour s'envoler plus haut

Marlô Marlô Marlô Marlô
Marlô Marlô Marlô


Tu volais bin trop haut
On a troué ta peau
Avec un fusil gros
On t'a mis sur le dos

T'es tombé dans l'ruisseau
Au milieu des roseaux
Avec un lamento
Dans ton p'tit coeur touttt chaud

Ton corps était touttt chaud
On a pris des ciseaux
Découpé jusqu'aux os
Ton plumage si beau

De tes ailes d'oiseau
On a fait un plumeau
On a mis en morceaux
Ta chair dans le fourneau

Servi dans un plateau
Sur un nid d'abricots
Tu joueras du pipeau
Dans le ventre du gros

Vole petit oiseau
Jusqu'au fond d'son cerveau
Et ponds-lui un cadeau
Change-le en p'tit moineau... (BIS)

Marlô Marlô Marlô Marlô
Marlô Marlô Marlô



Paroles et musique : Raôul Duguay

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L'impossible lumière

Confessions de formes et de couleurs
Introduction


Aujourd'hui
C'est une journée de la culture au Kébèk
Et comme tous les goûts sont dans la culture
Mais pas toutes les cultures respectueuses de la Nature
Au Kébèk, il y a plein de gens qui ont créé la culture
Parmi ceux-là il y a le Frère Jérôme

Il est l'un des plus profonds et des plus prolifiques créateurs
De toute l'histoire de l'art au Kébèk
À lui seul il l'a résumée
En allant boire à l'eau vive
De célèbres créateurs morts ou vivants
En allant boire aussi à la lumière
Du regard des enfants

Il s'est abreuvé à leur sensibilité à leur énergie à leur esprit
Il a tenté d'assumer la variété de leurs inspirations
La trajectoire de leurs inconnus
Il a tenté l'impossible lumière

Et son rayonnement continue d'allumer
De nouvelles visions dans le monde de l'art
Autant dans la manière de l'enseigner
Que dans la manière de le pratiquer

Son oeuvre est empreinte d'autant de tendresse que de rage
D'autant de sagesse que de liberté

Je l'ai souventes fois fréquenté
J'ai baigné dans sa lumière et dans sa ténèbre
Dans son exaltation et dans sa souffrance

Je l'ai fréquenté mais pas assez
Maintenant que je sais maintenant que je sens
Quel homme merveilleux il était
Merci au Gesù, merci aux frères Sainte-Croix et à Thérèse Bélanger
Qui me permettent de lui rendre hommage



Frère Jérôme
Confessions de formes et de couleurs
Journées de la culture, Gesù, 25 septembre 2005

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Confessions de formes et de couleurs

Soirée hommage
au Frère Jérôme Paradis


Confessions de formes et de couleurs

Journées de la culture, Gesù, 25 septembre 2005

Prestation de Raôul Duguay
accompagné par
Frédéric Boudreault à la contrebasse
Jean-François Beaudet à la guitare
Mario Lachance à la sonorisation


    PROGRAMME

    16 h 30
    Entrée par l'arrière de la salle (cloches)

    16 h 35
    Marlô (chanson)

    16 h 45
    Mot de bienvenue : hommage au Frère Jérôme
    Confessions de formes et de couleurs : Montage « Titres » 2004

    16 h 50
    Montage « Lettres à Denyse David »

    17 h 00
    Poèmes : « Christ en croix » et « Remous 11 ou Respiration »

    17 h 10
    Les saisons (chanson et texte)
    Automne et hiver (montage des titres)

    17 h 30
    Montage des titres
    « Tu verras le tableau venir à ta rencontre » (Les saisons : printemps, été)

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troublant trou bleu

au paradis de l'amour
les coquelicots ensemencent nos coeurs

faire boire à l'humanité
l'eau pure de l'esprit libre
nous rend dignes d'aimer

malgré le smog du profit qui pollue l'âme du monde
et rouille de ses acides pensées
les pétales de l'enfance de l'art
et ceux de tous les jardins de la Terre
je rougis jusqu'au fond de mon sang

à force de chercher j'ai un souffle au coeur
je trouve que le gris des rêves inassouvis m'assombrit

mais une lumière plus douce que celles des guerres
émergera des ruines de l'humanité

il y aura toujours un printemps pour vivre heureux ensemble

je lance mon cri à l'oreille de l'univers
perce l'oeil du bleu infini
tout ce qu'il nous reste de la beauté du monde
un petit coin de ciel pas encore sali

dans les cendres de l'humus encore fumant
du cri de tous les peuples affamés assoiffés
je courbe l'échine devant l'incertain destin du genre humain

et puis je m'en vais jouer avec les anges de l'avenir
au paradis de mes secrets regards



Toile 0669
Raôul Duguay
26-27 mai 03

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le voyant vu

j'apprivoise la lumière
la petite flamme dans la ténèbre luisant
j'entends sa voix cantique des cantiques
et m'incline profondément devant tant de lucidité
le paradis est en fleurs
les lucioles y pullulent
et la nuit pétille d'allégresse

comme il est bon de disparaître dans les champs élysés

j'apprivoise la nuit de mon âme
au trou noir de la déréliction
j'abandonne la totalité de mon être unique

rien à voir avec la dérive d'un rêve incertain
rien à voir qu?un sourire au destin

pour mieux replonger dans le coeur de l'atome premier
de mes lèvres violacées j'enrêve la nuit

j'apprivoise la couleur
l'éblouissement du noir
envahit l'arc-en-ciel de ma vision
chauffé à blanc le bleu prend feu
et la froidure des esprits neige

une goutte d'eau et me voici océan

j'entre en fusion avec l'esprit de mon frère

nous nous changeons en prairies de vagues verdoyantes
où vifs les jardins recommencent le monde



Toile 1509
Raôul Duguay
26-27 mai 03

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sur un lit d'étoiles

étendu sur un lit d'étoiles
dans les jardins du paradis
molécule par molécule je mue

mourant à moi-même et au monde
les protons de ma personne alitée
se transforment en neutrons de haute fidélité

j'ai le sourire coloré des atomes crochus
je suis au paradis de mes regards

enveloppé dans la nuit des temps
dans le linceul de la solitude sacrée
la cervelle vibrant d'électrons purifiés
je ne suis plus que poussière de lumière

je sens qu'un autre grand boum
va faire éclater la coquille de ma raison
dans le vide qu'il y a dedans

la paix plane au-dessus de la Terre
dans le ciel même de notre espérance millénaire
réduit à n'être qu'un regard assoiffé d'être vraiment vu
j'ouvre mon coeur à la fragilité des choses

les pommiers sont en fleurs et moi aussi
j'apprivoise la ténèbre de mon destin
je vois venir à ma rencontre
le mystère de la lumière

enfin être et ne pas être en même temps enfin
devenir



Toile 1503 du frère Jérôme
Raôul Duguay
26-27 mai 2003

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Hommage au Frère Jérôme


Peinture gestuelle peinture formelle
Peinture musicale peinture active
Cette incarnation de l'esprit dans les formes
exprime le geste même de la vie d'un monde créé par l'artiste
qui agit sur lui-même et sur les autres
Les milieux formels procréent leurs divers types de structures
un style de vie un langage des états de conscience
une définition des sites psychologiques individuels et culturels
Les dernières toiles témoignent de cet engagement
Voici l'éclatement des formes l'éclairage à vif
qui laisse une traînée signe de vélocité extrême
la percée d'un espace translucide ascension vers l'infini
irréfrénable envie de vivre
gestes d'années-lumière séparatisme des formes
agrégation des formes verticales
mouvements de masse pour la libération définitive
mouvements épanouis et musclés d'un peuple convulsif
qui pioche son destin comme un bolide dans le cosmos
soumis à la loi du risque
à la loi de la liberté

Raôul Duguay (1968)

(Préface du livre Frère Jérôme, de Daniel Gagnon, Éditions Fides, 1990)

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L'influence du Frère Jérôme

C'est grâce au rayonnement du dynamisme du frère Jérôme, grand ami de Borduas et formateur du peintre Mousseau (murale de l'Hydro), du céramiste Vermette (murale dans le métro) et du sculpteur Germain Bergeron, que j'ai tenté d'intégrer ces différentes correspondances entre les arts en donnant mon premier spectacle solo au Collège Notre-Dame (où le frère André avait été portier).

Il s'agissait plutôt de l'un des premiers happenings ou multimédias annonciateurs de la contre-culture flower power des années soixante. Autant le monde clérical avait pu bâillonner ma créativité, autant le frère Jérôme m'aura permis de la libérer. Sa méthode consistait d'abord dans la gratuité, c'est-à-dire dans la libération des émotivités, puis dans la recherche de l'inconnu, et enfin dans la recherche de sa personnalité et la prise de possession de sa créativité.

Pour lui, comme je l'écrivais dans la revue Parti pris en 1967 : « L'art est avant tout l'expression spontanée de l'âme humaine avant d'être la réalisation d'une conception. » Je me rends compte aujourd'hui combien l'engagement du frère Jérôme fut la piste d'envol de toute ma carrière d'artiste. Ce saint homme, souvent secret, discret, parfois un peu marabout et parfois explosif, fut l'un des premiers Québécois à faire éclater les formes, à défoncer l'inconnu, à prendre charge de la dimension psychologique d'un peuple convulsif, à piocher son destin comme un bolide dans le cosmos, à ne se soumettre qu'à la loi du risque, qu'à la loi de la liberté.

Sans sa confiance, sans son encouragement, je n'aurais jamais osé faire ce happening au collège Notre-Dame en 1965. J'y récitais, chantais et hurlais des poèmes, jouais de la trompette et du piano, garrochais de la peinture phosphorescente sur des tôles galvanisées, distribuais des tuyaux d'orgue en plomb et en bois aux spectateurs, suscitant leur participation. Propulsé par cet événement, je récidivais à la Galerie Les Écores à Duvernay, où j'exposais mes encres, mes huiles, mes sculptures faites de tuyaux de poêle chromés, d'éléments de cuisinière soudés, de tissus et ferrailles hétéroclites et de curieux cadres où j'avais disposé et collé des os de T-Bone et des Smarties!

(Tiré de Réveiller le rêve, Raôul Duguay, Éditions Trois-Pistoles, 1996, pages 76-77)

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Jérôme Paradis

Il n'y a pas de paradoxe entre le Frère Jérôme, pédagogue en arts plastiques et Jérôme Paradis, l'artiste peintre. Il s'agit plutôt d'une complémentarité. Autant le monde clérical avait pu bâillonner la créativité dans les années 60, autant le Frère Jérôme aura accéléré la libération de tous les statu quo esthétiques.

Pour le Frère Jérôme « L'art est avant tout l'expression spontanée de l'âme humaine avant d'être la réalisation d'une conception. » Le pédagogue enseignait ce que l'artiste peintre pratiquait : le contact intime avec l'instinct, avec l'intuition avec l'émotion vécus au moment où l'on peignait et le saut dans l'inconnu, l'acceptation du risque, l'accueil d'une liberté inconditionnelle.

Ce saint homme, secret, discret, parfois un peu marabout et parfois explosif, fut l'un des premiers Québécois à faire éclater les formes, à jeter un pont entre les rives du réel et de l'imaginaire, entre la figuration exacte et l'abstraction absolue.

Le pédagogue était branché sur la réalité socioculturelle et politique. L'artiste traduisait l'esprit des temps dans la tache et le mouvement. Dans son oeuvre non seulement se reflète le visage d'une société en quête d'identité, mais également et surtout, son oeuvre était déjà une préfiguration, une vision de l'avenir de la peinture au Québec.

Borduas lui-même considérait l'oeuvre de Jérôme Paradis comme une source vive et l'on sait que les deux s'inspiraient l'un de l'autre. Le temps est venu de rendre hommage à l'artiste peintre Jérôme Paradis dont l'influence, sur le plan formel comme sur le plan des idées, aura marqué 3 générations.

Pour ma part, sans sa confiance, sans son encouragement, je n'aurais jamais osé faire l'un des premiers happenings de l'époque en ces lieux mêmes en 1965. J'y récitais, chantais et hurlais mes premiers poèmes, jouais de la trompette et du piano, garrochais de la peinture phosphorescente sur des tôles galvanisées, distribuais des tuyaux d'orgue en plomb et en bois aux spectateurs. C'était la première fois que je faisais participer le public. Je n'ai jamais cessé depuis. Je me rends compte aujourd'hui combien l'engagement et le rayonnement dynamique du Frère Jérôme Paradis fut la piste d'envol de toute ma carrière d'artiste.

Raôul Duguay
17 septembre 2000

(Partie du discours prononcé au Collège Notre-Dame où Raôul Duguay était porte-parole de l'exposition du Frère Jérôme)

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Art visuel et paroles

ÉVÉNEMENT ART VISUEL ET PAROLES
Les jardins sonores du frère Jérôme
Oeuvres (1952-1986)


Avec la participation exceptionnelle de
Raôul Duguay, le poète
accompagné de 3 musiciens de la succursale Laizenzymes
Le mercredi 28 mai 2003 dès 17 h 30
Jusqu'au 29 juin 2003

Mot du porte-parole

Si j'ai accepté d'être le porte-parole du Frère Jérôme, c'est parce qu'il enseignait à tous ses élèves, dont je suis, le goût du risque et de la liberté créatrice et parce qu'il fut la piste d'envol de ma carrière d'artiste.

Il m'a appris que l'énergie doit précéder la technique comme l'instinct doit précéder le concept.

L'oeuvre picturale du Frère Jérôme, polyvalente et multidirectionnelle, intégrant plusieurs genres et plusieurs époques aura marqué trois générations de peintres du Québec.

Raôul Duguay

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