Bouleaux & Buildings
Symbole de l’être et de la vie
Et de la croissance infinie
Lorsque les larges langues de feu
S’allongent sous le vertige du vent rouge
Et que les dents de braise réduisent en cendres
Les forêts de conifères carbonisés alors
Tel un grand phénix glorieux
Portant l’espérance d’un repeuplement durable
Alors dans sa blanche splendeur se lève le bouleau
Bouleau bouleau Mon beau bouleau
Building building Mon gros building
Symbole de la métropole
De la croissance de l’avoir
À la fin du dix-neuvième siècle après le grand incendie de Chicago
Les terrains en ville coûtaient de plus en plus cher
La valeur de l’espace occupé par l’homme et son industrie
Montait en flèche plus haut plus haut toujours plus haut
Plus gros plus gros toujours plus gros
Brique par-dessus brique étage par-dessus étage
L’économie élève son pouvoir jusque dans les nuages
Entre la brique de la nouvelle Babel
Et la branche du dernier bouleau dont chaque feuille chante au soleil
Pour être plus heureux ensemble, faut-il choisir les deux?
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité
Un humain sur deux vit en ville.
Toute une forêt de blancs bouleaux
Vient se promener dans les rues
Marche gaiement sur les trottoirs
Vient danser avec les buildings
Bouleau bouleau
mon beau bouleau

Poème dit et chanté par Raôul Duguay lors du vernissage de l'exposition Bouleaux & Buildings, le 18 juin 2008 à l'Écomusée du fier monde. Raôul Duguay jouant du fluguelhorn était accompagné de Jean Sabourin (sousaphone) et d'Yvan Belleau (clarinette basse, clarinette et saxophone ténor).
Photo : LeStudio1.com